
Nous entrons dans une période singulière et significative de l’année, période qui marque le début des commémorations et des festivités dans notre cher pays, Eretz Israël.
En tant que français et en tant que personnes fréquentant de manière abusive les réseaux sociaux, nous sommes abreuvés au quotidien depuis quelques jours d’articles, de vidéos, d’images commentant les élections présidentielles françaises, à tel point qu’on en arriverait presque à occulter l’essentiel et ce qui mérite réellement d’attirer notre attention à mon humble avis.
Israël, terre de prophétie
Israël, jeune état de 69 ans mais Terre historique vieille de 3500 ans, a retrouvé son indépendance, sa puissance et sa vigueur grâce à la détermination et à la force de volonté d’une partie de son peuple qui a décidé de prendre une part active à son Histoire et à sa construction et ce, dans tous les domaines.
Israël, cœur et Lumière des Nations (selon l’appellation du Rav Kook), n’aurait pas pu être ce qu’il est aujourd’hui sans tous ces gens qui ont, avec emouna et courage, voulu réaliser les prophéties bi-millénaires et les promesses du Créateur qui nous accompagnent à chacun de nos pas.
Nous voyons ce jeune « bébé » grandir, se former, rassembler ses exilés, se construire, acquérir une autonomie et une indépendance, diffuser le bien dans le monde et malgré tout ce qu’on peut lui reprocher, son existence n’a d’égale nulle part dans le monde.
Ici, se joue le devenir du peuple hébreu ; ici se jouera le dénouement de l’histoire des civilisations et de l’avenir des Hommes.
Yom Hazikaron, le prix de l’indépendance du peuple juif
En cette veille de Yom Hazikaron, difficile d’oublier que cette indépendance nous l’avons acquis au prix de la vie de bon nombre de nos frères tombés au combat ou assassinés lâchement par nos ennemis mais également au prix de tout ce qui, tous les jours, nous permettent de nous sentir en sécurité, de protéger nos frontières et nos villes.

Je rappellerai ici, qu’il n’y a aucune volonté de la part du peuple d’Israël de partir en guerre ou d’être de la chair à canon. La guerre est un paramètre de ce monde imparfait. Nous ne la désirons pas. Nous tendons d’abord la main à nos ennemis s’ils nous veulent la guerre. Nos textes bibliques sont explicites à ce sujet.
Et le professeur Rony Akrich de rappeler : «Lorsque le conflit et inévitable, la guerre devient indispensable et se nomme : « Milkhemet Mitsva ». L’affrontement militaire équivaut alors à un véritable commandement ».
Ce n’est pas pour le plaisir que nous nous engageons à l’armée, ni pour un souci d’intégration lorsqu’on vient d’un autre pays d’origine, mais il s’agit bien d’une mitsva.
D’abord celle de ne pas être indifférent au sort de son prochain et de se défendre en cas d’attaque. Ensuite, celle de ne pas laisser Eretz Israël aux main de nos ennemis car c’est la Terre qui a été donné au peuple Hébreu pour qu’il puisse réaliser sa vocation. Enfin, il est également une mitsva de conquérir et posséder la Terre d’Israël.
Nos ennemis ne nous laissent pas souvent le choix et refusent le plus souvent de tendre la main, et il est de notre devoir et de notre responsabilité d’agir en conséquence et de former un bloc face au mur de haine qui souhaite nous voir « jeter à la mer » et nous éradiquer de la surface de la terre.
Enchainer le deuil (Yom Hazikaron) et la joie (Yom Haatsmaout)
Je voulais également vous faire part d’une réflexion. Est-ce sage est raisonnable d’enchainer un jour de deuil (Yom hazikaron) et un jour de joie (Yom Haatsmaout) ? Comment, dans un pays où le peuple est une grande famille et qu’un grand nombre à connu des souffrances, peut-on faire suivre deux événements totalement opposés ?

Le rav Ouri Cherki apporte des éléments de réponses à ce sujet :
« Cela correspond tout à fait à une intuition profonde de la Tradition d’Israël. Notre Dieu est un Dieu d’unité (on le rappelle dans le Chéma). C’est le même Dieu qui envoie les souffrances et qui envoie la Délivrance.
A pessah’ par exemple, on mange dans un même temps, de la Matsa (symbole de la Délivrance) et du Maror (symbole de la souffrance).
La fête de Pourim est précédée d’un jeûne qui nous fait rappeler le sort qui nous a été réservé et la guerre menée pour vaincre ce décret. A peine sortis de ce jeûne, on se retrouve plongée dans les festivités de Pourim.»
La souffrance et la joie vont donc de pair. On se souvient dans la parachat Béréchit, de la formulation « ce fût soir, ce fût matin, jour 1 ». En dehors de la notion de temps, le soir représente l’angoisse, la peur, la torpeur, la souffrance. Le matin quant à lui est synonyme de joie, de renouveau, d’allégresse. Et tout cela forme un jour.
La souffrance et la Délivrance sont donc intimement liées dans notre Tradition.
Chaque membre du peuple juif a sa place en Israël
Loin de verser dans une oraison funèbre complaisante et impudique, je voulais attirer votre attention sur toutes ces choses qui prennent un vrai sens à notre existence et à notre destin et tenter de mettre de côté les futilités et les vanités de la politique française en décadence. Rappeler que chaque membre du peuple d’Israël a une place privilégiée ici en Israël et qu’il faut apprendre à la saisir et savoir utiliser le cadeau qu’on nous a donné.
Au nom de tous ceux qui n’ont pas pu continuer de vivre, nous avons le devoir d’incarner ce rêve et de poursuivre leur idéal car c’est également le nôtre.
Ne soyons pas passifs et continuons de « faire de ce rêve un monde, une éternité ».

En hommage à toutes les victimes d’attentats, aux soldats tombés au front.
David Sabbah
Laisser un commentaire