J’ai eu la chance d’assister cette semaine au cours du Rav Ettinger (Mahon Méir) sur la paracha de la semaine (Vayigash) et sur son Haftara (Ezechiel). Le moins qu’on puisse dire, c’est que ces textes, diablement d’actualité, constituent une réponse cinglante aux délégués des Nations Unies qui s’opposent aux propos de Donald Trump sur Jérusalem. Imparable.
La guerre entre Yossef et ses frères juifs
Dans la paracha de la semaine, nous assistons au dénouement de la véritable guerre qui oppose Yossef à ses frères. Les commentateurs expliquent que Yossef leur dévoile la vérité progressivement.
A quel moment Yossef plie et se résout à annoncer la vérité sur son identité ? Lorsqu’il s’aperçoit que ses frères ont fait techouva ; ils se sont repentis de leurs tendances fratricides et l’unité prédomine dans la famille de Yaakov. La preuve que cette rédemption est réelle : Yehouda est prêt à se sacrifier pour Binyamin. A rester prisonnier en Egypte dans les géoles du palais du vice-roi à la place de son demi-frère, le dernier fils de Rahel. Cette attitude est diamétralement opposée aux sentiments que les frères éprouvaient pour Yossef, également fils de l’épouse préférée de Yaakov, quelques années plus tôt. Jalousie, suspicion envies de meurtre s’achevant par un complot prévoyant la vente de Yossef en tant qu’esclave. Lorsque Yéhouda se propose à la place de son frère, Yossef comprend que l’unité est désormais de mise dans la famille.

« Je suis Yossef votre frère »
Il décide de leur révéler la vérité mais prend soin de le faire par étapes. D’après les commentateurs, il leur avoue d’abord que le frère de Binyamin – Yossef – n’est pas mort. Il affirme ensuite avoir acheté cet hébreu comme esclave. Puis, il feint de l’appeler. « Yossef, Yossef ! ». Les frères, désemparés, se mettent à regarder dans toutes les directions afin d’apercevoir le frère ressuscité. Finalement, Yossef les interpelle : « Que regardez-vous ? Je suis Yossef votre frère ! ».
Les commentateurs indiquent qu’au moment de cette révélation, l’âme des frères s’est échappée ! Face à la vérité absolue, ils ne savaient plus quoi dire. Pas moyen de contourner, de mentir, de fuir. La Vérité s’imposait à eux dans toute sa puissance. Et les commentateurs d’ajouter : si telle fût la réaction des frères en ce jour de vérité, quelle sera la nôtre, simples mortels, le jour du jugement, lorsque nous serons sommés d’affronter la Vérité divine ?
De la dispersion du peuple juif à sa réunification
Cette scène est une allusion de la Guéoula, de la délivrance finale du peuple juif et de l’humanité. En effet, en Galout, en diaspora, le peuple juif est dispersé, comme le furent Yossef et ses frères. Mais aux temps messianiques, les membres de la famille / du peuple, se retrouvent, se rapprochent et se réconcilient malgré la dure vérité qui se dévoile.
Quel rapport avec les débats de la semaine sur Jérusalem ?
La Haftara de la paracha Vayigach, extraite du chapitre 37 du livre d’Ezechiel, contient une prophétie sur la fin des temps. Elle se termine par « Je serai leur D.ieu ». Une déclaration parallèle au « Je suis Yossef, votre frère » proférée par le fils de Yaakov.

Je conduirai les enfants d’Israël sur leur territoire
Dans la prophétie, la vérité se dévoile au peuple juif et aux nations. S’en suit une grande réconciliation.
« Voici, je vais prendre les enfants d’Israël d’entre les nations où ils sont allés, je les rassemblerai de toutes parts et je les conduirai sur leur territoire. Je les constituerai en nation unie dans le pays, sur les montagnes d’Israël …
Ils habiteront le pays que j’ai donné à mon serviteur Jacob, qu’ont habité vos pères; ils y demeureront, eux et leurs enfants et leurs petits-enfants pour toujours, et David, mon serviteur, sera leur prince pour toujours. Je contracterai avec eux une alliance de paix, une alliance éternelle leur sera accordée, je les rétablirai. Je les rendrai grands, et je mettrai mon sanctuaire au milieu d’eux pour toujours. Ma résidence sera près d’eux; je serai leur Dieu, et eux seront mon peuple. Et les nations sauront que moi, l’Eternel, je sanctifie Israël, puisque mon Sanctuaire sera au milieu d’eux pour toujours. »

“Les nations sauront que moi, l’Eternel sanctifie Israël”
La dernière phrase de la prophétie d’Ezechiel prend une résonnance particulière au lendemain du vote à l’ONU sur le statut de Jérusalem. Le président de la plus grande nation occidentale, a déjà reconnu que l’Eternel sanctifie Israël puisque son sanctuaire, le temple de Jérusalem est au cœur du pays, dans la capitale une et indivisible du peuple juif. Cette déclaration, en apparence anodine a provoqué un déluge d’opposition, à l’ONU, siège des Nations Unies contre Israël. Ne paniquons, pas : la prophétie est en marche, leur tour viendra.
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