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Judith Mergui – 7 ans après l’Alyah, itinéraire d’une actrice (et humoriste) reconnue en Israël !

Ce témoignage passionnant, d’une jeune fille de 21 ans, Judith Mergui, arrivée sans ses parents en Israël, qui a été capable de réussir des études d’art dramatique en hébreu, et de se lancer avec succès dans la carrière d’actrice et de Standupiste humoristique. Cette interviewe –bilan est la première d’une série d’autres mettant en évidence l’apport de l’Alyah de France à la créativité d’Israël dans le domaine artistique. Pour comprendre la richesse de ce témoignage lire avec attention la notice explicative.

Son Alyah de comédienne en Israël

Ezra(1):Merci chère Judith d’avoir accepté de répondre à nos questions et de partager avec nous ton chemin en Israël, afin que d’autres jeunes de France suivent ton exemple et nous rejoignent en Israël pour y faire leurs études supérieures et bien s’y intégrer. Pourrais –tu tout d’abord te présenter?

Judith Mergui : J’ai 28 ans; je suis fiancée, Je vivais à Paris dans le 14eme arrondissement et je venais d’être diplômée des Cours Florent(2) quand j’ai fait l’Alyah.

Ezra: Quand as-tu fait ton Alyah?

Judith Mergui : Je suis montée en Israel le 15 janvier 2007.

Ezra: As-tu préparé ton Alyah?

Judith Mergui:J’avais préparé mon Alyah avec l’aide de l’agence Juive pour ce qui concerne les 5 premiers mois suivant mon arrivée.

Ezra: Avais-tu des parents et/ou des amis en Israël?

Judith: Mon oncle et ma tante étaient montés en Israel des années auparavant. Ma sœur, elle, a peine 6 mois avant moi. Quant aux amis, je n’en avais pas mais j’ai très vite remédié à ça !

Son acquisition de l’hébreu à l’Oulpan Etsion de Jérusalem

Ezra: Une fois en Israël qu’as-tu fait?

Judith Mergui: J’ai résidé au Merkaz Klita(3) de l’Oulpan Etzion (4) à Jérusalem pendant les cinq premiers mois avant de venir m’installer à Tel Aviv. Après avoir obtenu mon diplôme des Cours Florent, la suite logique était pour moi d’intégrer un conservatoire national d’Art Dramatique. J’ai décidé que je mettrai tout en place pour que cela arrive mais en Israel cette fois.

Ezra: Pour cela, la maitrise de l’hébreu était encore plus essentielle pour toi Comment as-tu fait?

Judith Mergui : Je ne parlais pas hébreu avant de monter en Israël, à part quelques restes de talmud torah ou de prières .J’ai donc commence l’Oulpan Etzion(4) au niveau Aleph(5). Je suis sortie de l’Oulpan Etzion au niveau Guimel(6). Aujourd’hui sept ans plus tard je ne saurai pas quelle lettre attribuer à mon hébreu(5) mais mon niveau est suffisant pour que mes amis Israéliens se plaignent de mes bavardages incessants et me surnomment ‘Patpétanit”(7)

Ezra: Que conseilles-tu aux olim récents pour maitriser l’hébreu ?

Judith Mergui : Mon conseil, et il a toujours été le même: S’INTEGRER verbalement!

C’est-à-dire couper radicalement avec le Français et essayer de parler Hébreu le plus vite possible. Une fois la langue en poche on peut toujours se rapprocher à nouveau du milieu francophone mais dans les premiers mois je conseille de tout miser sur l’apprentissage de la langue qui selon moi est le vrai ticket d’entrée pour une réussite en Israel(8).

Ezra : T’es–tu fais des amis?

Judith Mergui : Dans le processus d’Alyah on vit un paradoxe. Tous les israéliens sont nos “bons copains” et nous aident en tant qu’Olim Hadachim(9); mais d’un autre côté, on arrive assez tard dans la vie des gens et il n’est pas aisé de tisser de vrais liens profonds comme avec nos amis d’enfance. Parfois je me suis donc sentie seule. Et puis le temps passe et les liens se renforcent et aujourd’hui j’ai de vrais amis Israéliens.

Son entrée à l’école nationale de Thêatre de Tel Aviv, Seminar HaKibutzim

Ezra: Comment es-tu parvenue à intégrer un Centre israélien d’Art Dramatique?

Judith Mergui :Pendant mes cinq mois d’Oulpan, j’ai cherchéles noms des grandes écoles nationales de Théâtre et je me suis inscrite aux concours des trois plus grandes.

Les convocations avaient lieux vers Mai (à peu près vers la fin de l’ulpan).

Ezra: pour être admis, faut-il passer des examens de contrôle ou être sélectionné par concours ?

Judith Mergui : La sélection se fait sur concours: ils s’effectuent en plusieurs tours et imposent de présenter devant des jurys: un monologue tragique, un monologue comique et un Chant. Tout ça en hébreu naturellement.

Ezra : Ou as-tu trouvé les textes?

Judith Mergui : J’ai donc recherché des textes, enchaînant mes matinées d’Oulpan avec de longues après-midi à la bibliothèque théâtrale. J’arrêtais partout les gens autour de moi pour leur demander de m’aider à déchiffrer quelques lignes, en leur demandant: ” c’est plutôt drôle ou plutôt triste comme texte? “(10)

Ezra: Comment as-tu trouvé l’accent et la diction optimale(11). pour énoncer les textes?

Judith Mergui :J’ai ensuite mémorisé les textes choisis, à l’aide de la phonétique et je me suis présentée à ces concours. J’y ai interprété mes textes dans un hébreu très fluide et j’ai ensuite bafouillé pendant tous les entretiens spontanés (12).Les membres du jury ne croyaient pas leurs oreilles: je ne parlais en fait pas hébreu et pourtant je venais de jouer devant eux dans la langue du talmud!

Sa carrière de comédienne au théâtre et à la télévision israélienne

Ezra: Je comprends que tu as été reçue?

Judith Mergui : J’ai été reçue avec une bourse d’excellence et je suis aujourd’hui diplômée de l’école de Seminar Hakibutsim(13). Depuis, je mène ma carrière en hébreu au théâtre et à la télévision, par exemple dans la série Zaguri Imperia.

Ezra : Quelle leçon as-tu tiré de cette expérience réussie?

Judith Mergui : Nous arrivons de France avec d’excellentes compétences et nous ne pouvons parfois pas les montrer parce-que nous échouons en hebreu souvent au stade de l’entretien. Pourquoi ne présenterions nous pas nos entretiens comme on prépare des monologues(14) ? En impressionnant sur le moment! Car même si par la suite, sur le terrain, notre hébreu a de grosses lacunes, les israéliens le pardonnent et sont patients. Mais au moins, on a eu le job!

Ezra: Comment s’est passé l’expérience de la guerre ” Bordure Protectrice”?

Judith Mergui: Cet été fut pénible pour moi car j’ai eu le sentiment de vivre deux guerres. La journée, celle retransmise sur les télévisions israéliennes ; et la nuit une seconde guerre, celle sur les réseaux sociaux, ou il a fallu s’éreinter à démentir, justifier et combattre la diffamation du reste du monde.

Ezra: Mais tu t’es lancée en parallèle en dans le Stand-up en français ?

Judith Mergui : Le 29 Octobre ,5 & 24 Novembre et le 29 Décembre je présente mon premier One Woman Show “Inch’Alyah”(15) au ZOA(16) à Tel Aviv. J’aborde seule en scène, toutes les illusions et les désillusions que comporte le processus de la montée en Israel (https://www.facebook.com/inchalyah)

L’humour, son remède pour faciliter l’Alyah

Ezra: Est-ce qu’en riant des déconvenues et illusions des olim tu risques de pousser certains au découragement?

Judith Mergui : Je suis sure que bien au contraire mon spectacle est sioniste car j’espère offrir une catharsis au public, qui se retrouvera dans beaucoup de passages.

Le rire décomplexe, rassure, apaise. Lorsqu’une salle entière rit ensemble d’une seule voix, chacun comprend alors qu’il n’est pas le seul “sur sa galère” et donc dédramatise.

Ezra: J’imagine que tu fais des représentations à l’étranger?

Judith Mergui : Oui le 8 décembre à LONDRES (https://inchalyah.eventbrite.co.uk) et le 11 Décembre à PARIS (https://www.weezevent.com/inch-alyah)

Le bilan de Son Alyah

Ezra: Quel bilan tu fais de ton Alyah ?

Judith Mergui : L’Alyah est faite selon moi de différentes périodes, des phases d’euphorie mais aussi parfois celles de dépression. On se forme, on se crée, on réapprend à marcher … Finalement c’est une renaissance et on le sait tous, les premières nuits de la vie d’un nourrisson ne sont pas toutes roses… Mais c’est pour moi la plus belle des expériences et je ne regrette pas mon choix une seule seconde.

Ezra: Mille mercis chère Judith pour ce témoignage passionnant. Et vous chers lecteurs ne manquez surtout pas Inch’Alyah!

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