Press ESC to close

Aucune Nation n’a sauvé les juifs de la Shoah

Qu’ont fait les Nations pour sauver les 80 % des juifs d’Europe (hors Russie) de l’extermination ? En fait, non seulement ont-elles fait bien peu, mais l’Histoire montre qu’elles ont bloqué quasiment toutes les solutions envisageables.

Le contexte historique : de la montée du nazisme à la Shoah

Entre 1933 et 1942, les nazis veulent renvoyer les juifs d’Europe, mais pas les exterminer. Le fait que la plupart n’aient pu partir est un élément essentiel ayant incité Hitler à décider la solution finale au début 1942.

Si des solutions concrètes d’émigration avaient été proposées aux juifs, beaucoup auraient fui les persécutions nazies avant la Shoah ou auraient pu en être sauvés après son début.

Les dirigeants du monde conscients :

– De la détresse juive en Allemagne

Le programme d’Hitler à l’égard des juifs est connu bien avant son accession au pouvoir en 1933. De façon visible du monde entier, il le met ensuite peu à peu en vigueur en Allemagne puis en Autriche, avec humiliations, ségrégations et violences, saisies de biens juifs… et, fin 1938, avec la Nuit de Cristal connue pour ses saccages des lieux de cultes et pogroms.

Néanmoins, les Américains garderont des liens diplomatiques étroits et amicaux avec le Satan allemand, jusqu’en… fin 1941 et leur entrée en guerre.

– Des plans d’extermination de juifs

Par la suite, les leaders mondiaux sont parfaitement informés de l’extermination des juifs, notamment par Jan Karski (résistant catholique polonais) et par Gerhart Riegner (avocat allemand réfugié en Suisse). Ce dernier alerte, « reçu rapport alarmant : afin de résoudre la ‘question juive’ en Europe, au QG du Führer est à l’étude un plan de déportation puis d’extermination rapide de tous les 4 millions de juifs des pays contrôlés »

– Des crimes ignobles de la Shoah

D’autres nombreuses sources fournissent des descriptions assez précises des crimes commis pendant la Shoah : disparitions totales et mystérieuses de dizaines de milliers de déportés d’Europe, assassinats de masse par balles, morts par centaines de milliers dans les camps de concentration… Certaines de ces nouvelles terribles font même la une des journaux aux Etats-Unis en été 1942.

Les leaders européens et le Pape disposent de bons réseaux d’information et sont donc parfaitement au courant de la détresse juive.

Les nations hostiles à l’accueil des réfugiés juifs

Rappelons que la réunion des 32 Nations à la Conférence d’Evian en 1938 ou celle des USA et du Royaume-Uni aux Bermudes en 1943 n’ont trouvé aucune solution au problème de l’émigration des juifs ! Les Alliés mettent en place des quotas très sévères d’immigration juive, tant ils sont hostiles à voir la proportion de juifs augmenter chez eux. Jusqu’en 1944, 70 % des américains refusent l’accueil de juifs.

De nombreuses régions, toutes vivement demandeuses d’accueillir des juifs pour leur développement, se verront opposer un refus sans autres raisons que celles de mauvaise foi. Citons parmi elles :

  • Madagascar (également proposé par les dignitaires du Reich en 1940) et la Guyane Britannique sont des solutions vivement rejetées par les Anglais, hostiles à l’établissement d’une zone de forte densité juive chez eux.
  • Les Iles Vierges et la République Dominicaine voient leurs suppliques essuyer les refus de Roosevelt qui, parmi les réfugiés, craint la présence… d’espions (!).
  • L’Alaska voit ses démarches en vue d’accueillir des réfugiés juifs, bloquées par une administration américaine, qui trouve comme prétexte ses quotas ridicules de 5000 juifs par an au maximum (alors que l’Alaska dispose de tant de place vide).
  • Le Birobidjan a été décidé terre juive en 1934 par Staline. Mais celui-ci fait volte-face peu après, suite à sa sauvage campagne d’antisémitisme d’Etat.
  • La Palestine est, dans cette liste, un cas à part. Les quasi-impossibilités d’émigration vers cette terre sont liées au refus britannique et à celui américain à mi-43. Leurs motivations officielles sont le veto saoudien, et plus généralement arabe, de voir des juifs (en nombre nécessairement croissant) s’installer massivement en une terre considérée par eux comme musulmane. Cependant, d’une part, les grandes puissances auraient pu imposer leurs volontés à ces royaumes fantoches si elles l’avaient voulu. D’autre part, une présence juive en Palestine aurait contribué à un essor local phénoménal, qui aurait d’évidence également profité aux musulmans de la région.

Les juifs face au mépris …

Rappelons que, dès 1933, la détresse juive en Allemagne est publique et que, dès fin 1942, les massacres de juifs sont connus des leaders, puis du monde.

Malgré cela, les juifs se verront confrontés au mépris des Nations. Citons l’historien André Kaspi : « pour cinq millions de juifs enfermés dans le piège mortel des nazis, la conférence des Bermudes a été une “farce” tragique ».

Aucune terre parmi les immensités des zones disponibles ne pourra leur être accordée.

Mais, même si cela avait été le cas, les Alliés ont décidé qu’ils ne veulent utiliser pour le transport de juifs aucun avion, ni aucun bateau (parmi les milliers d’entre eux) pour, dixit : « ne pas les détourner de l’effort de guerre ».

Pour des raisons semblables, aucun avion ni aucune bombe (parmi les immenses moyens des Alliés) ne devront être utilisés pour bombarder Auschwitz et éviter ainsi des dizaines de milliers de morts.

Notons que les Américains laissent subsister en Algérie les lois antisémites de Vichy durant une année après leur libération de ce pays.

… voire à l’antisémitisme affiché des Nations

Le ministère des Affaires étrangères aux USA (State Department) affiche un réel antisémitisme virulent et ouvert durant tout le conflit : il bloque de nombreuses pistes possibles citées ci-dessus ou censure les nouvelles qui lui parviennent concernant le sort des juifs en Europe. Il déclare de façon odieuse que « les juifs voient l’Amérique comme le “Mur des Lamentations” ».

Son homologue britannique (Foreign Office) affiche le même mépris : il « ne souhaite pas que les Alliés accueillent les juifs d’Hitler pour lui laisser la charge de nourrir ces centaines de milliers de bouches, ce qui réduira de facto ses moyens » (alors que, dans ce cas, on sait qu’Hitler les assassinera sans hésitation).

Celler, le leader du Joint à l’époque déclarera que « les USA n’ont pas levé le petit doigt pour aider les juif ».

Concluons en citant Samuel Zygelbojm qui se suicide le 12 mai 1943 : « par ma mort, je veux, pour la dernière fois, protester contre la passivité d’un monde qui assiste à l’extermination du peuple juif et l’admet ».

Félix Perez, auteur du « Mythe de la France vainqueur en 1939-45

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

@Katen on Instagram
Ce message d’erreur n’est visible que pour les administrateurs de WordPress

Erreur : aucun flux avec l’ID 1 n’a été trouvé.

Veuillez aller sur la page de réglages d‘Instagram Feed pour connecter votre compte.