Cette année, B”H, de nombreuses Juifs de France feront leur Alyah. Dans la Paracha de cette semaine, la Torah relate toutes les étapes du Peuple d’Israël dans le désert jusqu’aux plaines de Moav, sur les rives du Jourdain, prêt, lui aussi, à faire son Alyah. Etonnamment, ou en fait pas, nous lisons ces Parachiot toujours dans la période qui précède Tich’a béAv. Vu qu’il n’y a pas de hasard chez nous cela induit donc une signification porteuse d’un message capital pour toutes les générations.
Rappelons auparavant que la première cause de Tich’a béAv donnée par la Michna est la faute des explorateurs, à savoir le refus d’entrer en Terre d’Israël, la destruction des deux Temples suivant celle-ci.
L’Alyah et l’entrée en Terre d’Israël n’est pas simplement traverser le Jourdain ou la mer méditerranée. Le Peuple d’Israël réintègre son foyer national, son pays naturel, la Terre de D., la Terre de sainteté. Une telle rencontre ne peut être simple. Il suffit d’observer la quantité de mises en garde données par Moché Rabbénou dans tous les domaines, qui constituent en fait la quasi-totalité du livre de Dévarim. Que justifie tant d’avertissements et de recommandations, pour la plupart exprimés pour la seconde fois ? Existe-t-il une si grande différence entre le fait d’habiter la Terre d’Israël ou ailleurs ?
Penchons-nous sur un des sujets de notre Paracha pour tenter d’y donner un début d’élément de réponse. Sur le point d’entrer en Terre d’Israël, voici que les tribus de Gad et de Réouven demandent à Moché Rabbénou de prendre leur part d’héritage en dehors des frontières de la Terre d’Israël, et celui-ci réagit à cette requête violemment : l’épisode des explorateurs n’a-t-il pas suffit ni servi de leçon ? Sommes-nous une fois de plus en face d’un refus d’entrer en Terre d’Israël, refus qui nous a coûté déjà très cher par le passé ?
Cette fois ces deux tribus vont nous enseigner toute la différence entre les deux épisodes. D’eux-mêmes ils s’engagent à entrer en Terre d’Israël, laissant femmes et enfants en arrière, avec tous leurs frères, et de se battre à leurs côtés jusqu’à ce que le dernier d’entre eux puisse s’installer en toute quiétude sur son lopin de Terre après l’achèvement, donc, de la conquête de toute la Terre d’Israël.
A priori cela nous semble normal, et pourtant l’enseignement est immense : entrer en Terre d’Israël exige du Juif de prendre conscience que l’individu prend ici une dimension supplémentaire nationale et collective. La notion de Klal (l’ensemble de la communauté d’Israël) apparaît dans toute sa splendeur. Lorsque le Juif monte en Terre d’Israël pour s’y installer c’est le Peuple tout entier qui se mobilise pour contribuer à sa réussite et ainsi participer activement à la réalisation du projet divin, car telle est la volonté de D..
Le Traité de Sanhédrine indique que le Peuple D’Israël a reçu trois Mitsvot en entrant en Terre d’Israël :
- nommer un roi, à savoir une direction politique du Peuple,
- éliminer Amalek
- construire le Beth Hamikdach.
Maïmonide écrit que le rôle du Roi réinstauré, entre autre, est de rétablir un gouvernement politique autonome et indépendant et de rassembler les exilés. Plus explicite que cela pour décrire le processus et les événements que nous vivons de nos jours, et ce depuis 5708 (1948) …
Il y a 3.287 ans de cela, le Peuple Juif tout entier traversait le Jourdain pour intégrer sa patrie, et D. l’attendait sur l’autre rive. Aujourd’hui D. accueille tous les Olim ‘Hadachim et les attend en Terre d’Israël. Ainsi que nous tous, il attend aussi ceux qui n’ont pas encore, pour l’heure, prévu de venir Le rejoindre en Eretz Israël, afin que très bientôt nous puissions accéder à l’étape suivante de l’Histoire et nous retrouver tous réunis au Beth Hamikdach reconstruit pour la gloire de D., de la Torah, du Peuple d’Israël et d’Eretz Israël.
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