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Inondations : non, Tel-Aviv n’est pas un cancre !

Beaucoup de rues de Tel-Aviv viennent d’être transformées en ruisseaux. De nombreuses personnes sont injustement mécontentes de ce qu’elles perçoivent comme des insuffisances dans les équipements (notamment les systèmes d’évacuation) dignes selon elles « de pays du tiers monde ».

Les problèmes du « fast-flooding » ou « inondations subites »

De nombreuses villes au monde connaissent régulièrement de tels phénomènes dits « d’inondations subites » : de très fortes précipitations sur de très courtes durées. Dans ce cas (comme en 2011), Tel-Aviv a dû faire face à 70 mm de pluie en 2 heures, soit l’équivalent de 15 jours dans les mois les plus humides, ou 180 fois plus (!) que la normale en hiver.

Le développement urbain introduit de plus en plus de surfaces dures, telles que toits, routes et chemins qui empêchent la pluie de pénétrer dans le sol. Cette eau qui dès lors ruisselle doit s’écouler par des systèmes d’évacuations (tels que caniveaux) prévus pour l’évacuer. Mais, les inondations subites amènent beaucoup plus d’eau que ces systèmes ne peuvent transporter ; d’où les phénomènes catastrophiques et spectaculaires auxquels nous venons hélas d’assister. On ne peut dimensionner ni les systèmes d’évacuation ni, de toute façon, les bassins de rétention de l’eau qui pourrait être absorbée pour des débits aussi puissants et rares : 1 fois tous les 20 ans -certains disent tous les 50 ans. De plus, avec les dérèglements climatiques, ces phénomènes semblent devenir plus fréquents.

Les travaux de Tel-Aviv dans le domaine des inondations

Après les inondations de 2011, Tel-Aviv avait lancé une rénovation massive de ses systèmes de drainage et d’égouts ainsi que l’élargissement de ses systèmes d’évacuation des précipitations. Son plan directeur de 1 milliard de shekels en 2013, prévoyait d’acheminer davantage d’eau vers les parcs et les stockages souterrains. Il partait d’un premier constat : la rénovation des systèmes de drainage induirait des travaux d’ingénierie irréalisables car perturbateurs : creusement et blocage des routes clefs, perturbation inacceptable des câblages électriques et informatiques situés dans les zones touchées… Dès lors, il privilégiait des systèmes d’aménagement permettant !

  • a) d’absorber les ruissellements (plus de parcs et de zones terreuses),
  • b) de les limiter (en les canalisant davantage) et
  • c) de les détourner vers les bassins souterrains.

Il soulignait également la responsabilité de chacun pour contribuer (à son échelle) à améliorer la situation.

Les équipes de drainage de Tel-Aviv travaillent dur pour entretenir les nombreuses infrastructures de drainage, y compris les caniveaux des rues. L’aide de chacun est requise pour surveiller et agir a minima sur ceux de son quartier, comme éliminer feuilles et débris bloquant les ouvertures.

In fine, les travaux prévus par ce plan 2013 prennent des dizaines d’années et sont en permanence dépassés par l’inévitable croissance de l’urbanisation. Ainsi, n’ont-ils pas 7 ans plus tard permis de faire face aux crues récentes d’intensité exceptionnelles, près de 200 fois les normales d’hiver.

Non, Tel-Aviv n’est pas atypique

Ces points ont pour but de montrer que Tel-Aviv n’est pas le mauvais élève que certains se plaisent à critiquer.

1) Tel Aviv n’est pas la seule grande ville occidentale à connaître de telles catastrophes ponctuelles. On notera parmi de très nombreux exemples : aux USA, Houston en 2001 et 2015, Detroit en 2014 ; en Europe Glasgow en 2002, Mestre et Hull en 2007, la région parisienne en 2016. En 5 ans, 5% des villes mondiales ont ainsi été inondées par les 50 phénomènes de crues subites avec des taux de récidive estimés à 20% !

2) Citons les conclusions de la grande ville australienne de Melbourne : « Il nous est impossible d’empêcher toutes les inondations. Les événements météorologiques extrêmes sont imprévisibles ; le remplacement des anciens drains de Melbourne pertuberait significativement le quotidien des citoyens, prendrait un temps extrêmement long et serait trop coûteux ».

Félix Perez, ancien Directeur chez Airbus Défense-Espace

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